Première leçon – Introduction
Ambition et visée
Tu dois d’abord comprendre que, dans ton travail d’étudiant en AO, tu n’as rien de mieux à faire, pour intégrer les divers éléments, que de te baser sur ta propre expérience, sur ton vécu, sur ton ressenti. L’AO n’est pas une métaphysique ; elle n’a rien à voir avec une spéculation intellectuelle, avec un jeu de l’esprit, un sudoku philosophique.
Mais tu dois comprendre aussi que, t’y engageant, tu es partie prenante, tu es impliqué : il te revient, il t’incombe de comprendre le phénomène selon les modalités irréductibles qui sont les tiennes, de le comprendre à ta manière — selon ton Etre. L’AO n’est le bien de personne, ni le privilège de quiconque, puisqu’elle ne peut être conçue qu’étant cette conjugaison universelle de toutes les manières d’être et de le comprendre.
L’AO : j’en donne les outils ; à toi — entre tous les autres — de les mettre en œuvre pour comprendre mieux l’homme, pour comprendre mieux l’Etre — pour te comprendre toi-même au mieux.
L’AO se ramasse toute en ce mot : comprendre.
Une émission TV racole : Qui veut gagner des millions ? L’AO propose : qui veut comprendre ?
Tu le saisis sans doute ici : non pas l’Avoir mais l’Être. Comprendre pour (mieux) être. — C’est aussi accéder à l’Adulte.
Adulte à venir, salut !
Voilà qui ronfle. Et qui râpe, un peu, peut-être. « Adulte » ? Qu’est-ce que c’est que ça, « Adulte » ? Et pourquoi « à venir » ?
C’est fort simple. « Adulte » parce que le projet de tout humain, quel serait-il, sinon, tout uniment, de devenir adulte ? C’est banal, mais essentiel. Adulte « à venir » parce que tout, mais tout, et tout le monde, est, en permanence, en devenir, parce que l’Adulte ne fait jamais que se construire, et que, d’une certaine façon, il est un projet qui sans cesse se cherche, se recherche, se reformule, se met et se remet en œuvre. Ce que je suis à l’instant, j’aspire à l’être plus, à l’être mieux, dans le temps qui me reste. Et l’idéal visé, c’est d’être l’Adulte, le plus pleinement, le plus profondément, le plus sereinement possible. C’est cet idéal vers quoi chacun, clairement ou obscurément, tend, de toutes ses forces, de toutes ses facultés — de tous ses espoirs.
Chacun tend à être adulte ; chacun tend à être — c’est l’aspiration ontologique.
Etre : Où faut-il aller ? Par où ou par quoi faut-il passer, ou en passer ? Que faut-il éviter ? Quelles sont les conditions, et quels sont les écueils ?
Certes, c’est sans fin : là s’exprime toute la diversité profuse de l’humain. Mais tout le monde s’y emploie (ou le devrait), à chaque instant, et c’est cet Adulte, à quoi chacun tend (ou le devrait), qu’ici, au seuil de l’entreprise, je salue !
Cette première leçon, ça va ?
Souffle. Je te fais du vent avec ma main. Nous sommes solidaires. Je ne suis rien de plus que toi. Nous sommes différents. Je te suis Autrui, et vous en êtes un autre ! Ne laisse pas que je t’intimide ; ou ne t’intimide pas toi-même. Je suis un prof pote, et je ne suis même pas un prof. Je te fais signe : tu réponds si tu l’exiges.
NB. — Je signalerai l’apparition de chaque nouveau concept de l’AO en faisant apparaître le mot en bleu, souligné et avec la majuscule. Je ferai le point sur ces concepts à la fin de chaque leçon en reprenant, par ordre alphabétique, les nouveaux, et en en proposant à chaque fois une définition partielle et provisoire. Pour une définition complète, on pourra aussi se reporter au glossaire général en cliquant sur le mot.
Bilan leçon 1 :
Adulte : Celui qui œuvre à être.
Autrui : Personne humaine différente de soi-même.
Avoir : Tout ce qui se possède. — S’oppose à l’Etre.
Etre : La Volonté de pleine réalisation de soi, de l’accomplissement libre, le dépassement permanent, l’exigence dynamique, l’exploration infinie de l’Autre, la plénitude adulte.
A la prochaine leçon !