LA HONTE À JUPITER

Le petit-neveu de madame Trogneux, épouse Macron, a été agressé sauvagement parce que petit-neveu de madame Trogneux, épouse Macron. A joué en l’occurrence le mécanisme du bouc émissaire : comme on ne peut s’en prendre au Dominant, on s’en prend à un de ses proches, afin de signifier au véritable intéressé « Tu vois ce que tu mérites ? » Ainsi fonctionne le Système. Et l’exemple vient de très loin, ou plutôt de fort haut : la France fait partie de l’Europe chrétienne ; or la chrétienté est un Système dont le Dominant se nomme « Dieu le Père », lequel, comme chacun sait, ne pouvant être délogé de son trône par-delà les nuages et au-dessus de l’arc-en-ciel, est censé avoir envoyé sur terre Jésus son Fils aussi unique que bien-aimé, afin de mourir pour nous, en clair afin de se faire baffer la tronche, trouer la peau et casser la gueule à sa place – « il est mort pour nous, pour racheter nos péchés » étant le Mythe qui dissimule la  la vérité de la violence bien sûr – mais en la trahissant, comme toujours.

Et qu’est-ce qui se donne à lire derrière ce Mythe, un des plus gonflés qu’ait jamais forgé la théologie ?

LA VIOLENCE.

Qu’est-ce à dire ?

I. DÉSIR ET VIOLENCE.

Au début était le Désir. Nul n’y peut rien : l’humain, c’est le Désir ; le Désir, c’est l’humain. Sans le Désir, pas d’humain ; sans humain, pas de Désir – c’est là tout le tragique du monde. Mais qu’est-ce que le Désir ?

L’humain aspire à l’Être, ce qui constitue sa spécificité au sein du vivant, l’animal se suffisant du seul bien-être. Mais être ne se peut qu’au prix du Processus, c’est-à-dire demande un gros effort et, comme la génie, une longue patience – effort et patience dont beaucoup n’ont pas le courage. Aussi, au lieu d’affronter leur Processus, qui est la Tentative, ils cèdent à la Tentation, qui est le Désir. Le Désir est une aspiration authentique à l’Être mais totalement dévoyée, prenant la forme : « Je veux être le plus fort, le plus beau, le plus riche ». Au lieu de l’Être, ne prévaut plus que son illusion, sa caricature, sous forme de l’ « être plus », et évidemment plus qu’Autrui : « Je veux être au-dessus de tout le monde, le Dominant de tout le monde en Pouvoir, en gloire et en Avoir » et, comme le dit une pub fort stupide, « Parce que je le vaux bien ! ». Au lieu de l’Être conquis par l’Individu au jour le jour dans son Processus, s’acharner à être le plus éminent au sommet du Système, le plus musclé, le plus brillant, le plus nanti, le plus, le plus, le plus… Mais pour être le plus, il faut que les autres soient le moins ; mais pour être le plus grand, il faut que les autres soient plus petits ; mais pour être le plus riche, il faut que les autres soient plus pauvres, etc. : c’est la violence.

Le Système, c’est la violence, et comme il n’est de violence que de qui se désire au-dessus des autres, plus que tout le monde, c’est-à-dire de qui se désire en position divine, de qui se désire (petit ou grand) dieu, le Système, c’est le Religieux. Le Religieux est la substance du Système, et cette substance, c’est la violence.

Il est donc important de déconnecter la violence de toute brutalité physique. La violence, c’est signifier aux autres : « Vous êtes moins, beaucoup moins, infiniment moins – que moi » et pour ce faire un mot suffit, ou une simple attitude.

II. VIOLENCE ET RETOUR.

Mais un dieu, ou Dieu, a un coût, toujours. La violence, qui est le fait du Dominant dans le Système ne peut que faire retour sur lui : la violence première appelle inéluctablement la violence réactive – c’est ce que l’AO appelle « ruée dionysiaque », cette coalition des Dominés contre le Dominant, « union sacrée » à laquelle les grecs ont donné la forme du dieu Dionysos. Dionysos, c’est le dieu collectif et horizontal qui abat, disloque et dévore le dieu personnel et vertical.

Or, quand la France, laquelle officiellement est une République, c’est-à-dire devrait fonctionner sur les principes du Politique, avec un peuple souverain ; quand la France est confisquée par un petit personnage qui se prend pour Jupiter ; quand la France est ramenée dans le Religieux et (re)transformée en Système dont ledit Jupiter se désire le Dominant, lequel distille sa violence en permanence à l’égard des Dominés avec des petites phrases du genre « Dans les gares, il y a des gens qui ont réussi et des gens qui ne sont rien » ou « La France est une nation de gaulois réfractaires » ou « Du travail ? Je traverse la rue et je vous en trouve », ou « Mais moi, vous savez, je suis en CDI jusqu’en 2027 » ou encore avec des comportements du genre « La réforme des retraites, un bon 49.3 des familles, et vous allez la bouffer jusqu’au dernier des petits os à sucer ! » – alors, au sein de cette France subissant cette violence première, la violence réactive monte et explose : les Gilets jaunes il y a quelques années, et, le petit dieu français n’ayant pas de fils à sacrifier à sa (précieuse) place, cette lamentable agression aujourd’hui d’un malheureux membre de la famille Trogneux, lequel n’en peut mais.

On nous dit que Jésus le Fils est mort pour racheter nos péchés. Faux ! Le péché, et complètement originel, c’est celui de Dieu le Père quand il a déclaré, à l’adresse des humains et au sujet de l’arbre de la connaissance : « Ceci est à moi : n’y touchez pas, ou je vous bute ! »

Pourquoi ce rappel symboliste ? Parce qu’il faut bien sûr condamner le comportement des quelques individus bas de plafond qui ont perpétré cette agression sur un bouc émissaire, mais il ne faudrait pas que le sort inadmissible réservé à cette victime substitutive masque la vérité de la situation, à savoir que c’est Jupiter qui est la source de tout, qui est le fauteur de toute violence, qui est le coupable intégral en la matière. C’est Macron-Jupiter qui a roué de coups le petit-neveu de son épouse !

Or que déclare l’intéressé après l’agression ? « La violence n’a pas sa place en démocratie. » Il faut oser ! Mapiter Jucron a tout fait et persiste à tout faire pour que la France ne soit plus une démocratie, et il vient nous la brandir pour condamner un geste qui n’est que le sien par imbéciles interposés !

Une fois de plus, honte à Jupiter !

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