LE CROYANT MACRON (1)

Bien que portant le prénom d’Emmanuel, lequel prénom signifie, comme chacun sait ou peut le savoir, « Dieu est avec nous » ; bien que par ce prénom le prophète Isaïe désigne le Messie (toujours) à venir ; bien que nul, même parmi ses thuriféraires et autres porte-queue patentés, ne croie que l’intéressé est un messie ni de près ni de loin, ni de profil ni à l’envers – malgré tous ces préalables négatifs, M. Macron, Emmanuel de son prénom puisqu’Emmanuel il y a, est un Croyant, et de la plus belle eau, et de la plus épaisse espèce.

Bien sûr, Emmanuel Macron ne croit pas en Dieu, lui qui n’en a pas, pas plus qu’il n’a de maîtres – CROIT-IL, car il le croit, et dur comme fer, ce fer façon acier dont sont faites ses convictions, lesquelles convictions ne sont rien de plus et surtout rien de mieux que des croyances comme il n’est pas permis d’en avoir mais comme certains, dont il est, s’autorisent à en nourrir et surtout à en faire souffrir les autres car ils vivent sur ce principe relevant du fanatisme qu’une croyance est vaine tant qu’on n’en fait pas payer les conséquences à Autrui.

En effet, je le rappelle autant que je le martèle (voir mon bouquin CROYANCE ET CROYANCES) toute croyance est une violence, “croyance” est synonyme de violence. Et pourquoi ? Parce que toute croyance ne sort jamais que du Désir – de l’indécrottable et impitoyable Désir.

I. DÉSIR ET CROYANCE.

Le Désir est la « passion » qu’anime ou plutôt que dévore ceux qui ne peuvent supporter la vérité de la Loi et surtout qui ne peuvent assumer que l’Être, ou le statut d’Individu établi en sa totale Souveraineté, ne peut être atteint par chacun qu’au prix de la Tentative, c’est-à-dire d’un effort sans cesse reconduit pour aller toujours plus loin dans son Processus, cet effort n’ayant de sens que par la solitude qu’il requiert. Le Désir est donc de celui qui, pris de la Phobie progressive, cède à la Tentation, autrement dit se réfugie dans le Système, y devenant un Comparse parmi tous les autres ; le Désir est de celui qui, n’ayant pas la Volonté d’être chaque jour un peu mieux que soi-même, compense ce déficit ontologique en s’acharnant à être toujours plus que les autres. Le Comparse est donc un Croyant établi sur ce cogito/credo : « Je suis plus qu’Autrui, donc je suis » – cet Être étant une illusion totale – l’objet d’une croyance. Grand bien lui fasse tant qu’il ne se mêle pas de faire le même bien aux autres puisque c’est ainsi qu’il va commencer à leur faire beaucoup de mal…

II. DÉSIR ET RELIGIEUX.

Le Désir peut revêtir deux aspects : régressif et agressif.

Le Désir régressif mène à croire en Dieu, et à s’imaginer que cette divinité est une puissance tutélaire, une providence à laquelle il n’est qu’à s’en remettre, pieds et poings liés. C’est le Croyant du Religieux divin, le Religieux qui agenouille voire qui prosterne, qui bourre le mou et qui soumet. Ce Croyant se croit plus qu’Autrui en décidant que son dieu est la vérité et en espérant devenir son élu, c’est-à-dire être accueilli en son sein, englouti béatement dans cette Horizontale au sommet qu’est le faîte du Système.

Ce n’est pas là le Croyant Macron.

Mais le Désir peut revêtir aussi un aspect agressif. Quant au Comparse/Croyant que détermine ce type de Désir, ce n’est plus Dieu qu’il voit au sommet du Système, c’est lui, c’est lui-même, c’est lui seul. Ce Croyant-là, il s’y voit, il s’y croit. Alors que le Croyant du Désir régressif est tout entier dévotion, ce Croyant du Désir agressif est tout entier ambition. Le premier attend que Dieu l’aspire tout en haut du Système ; le second emploie toute son énergie à grimper le plus haut possible dans sa Hiérarchie, si possible au plus haut. Mais sous quelles espèces, ce sommet ? Si l’autre croit en Dieu, lui croit en ces trois idoles que sont l’Avoir, le Pouvoir et la gloire. Ce sont là, ces trois objets du Désir, les divinités du Religieux mondain.

Le Religieux divin chrétien enseigne la Sainte Trinité, le dieu unique en trois personnes ; le Religieux mondain impose la trinité mondaine, les dieux multiples du même métal. Les Croyants de cette religion tiennent sur ces trois cogito/crédo : « J’ai donc je suis », « J’ordonne donc je suis », « Je rayonne donc je suis ». Pognon, puissance, superbe : les trois mamelles du Croyant mondain – substituts d’Être aussi fallacieux que tout autre.

Alors, le Croyant Macron ?

III. LES DIVINITÉS MACRONIENNES (amorce).

Nul doute que l’idole « Pouvoir » soit son hochet préféré.

Nul doute de même que l’idole gloire soit celle qui lui va le mieux au teint.

Quant à l’idole Avoir…

Les trois dieux du Croyant Macron méritent une étude en profondeur.

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