SAUVE QUI PEUT LA GAUCHE !

Marine Le Pen s’est mérité ce qui la frappe ; la France n’a pas mérité ce qui s’ensuit. Entre une extrême-droite qui joue les victimes et une gauche qui se réjouit qu’elle en soit une ; entre une Marine Le Pen qui s’est disqualifiée toute seule et une gauche qui brandit l’État de droit pour dissimuler sa joie de voir tomber son pire ennemi, c’est la France qui, encore une fois, va pâtir de la moralité douteuse et de la médiocrité intellectuelle de toute la classe politique et de tout le personnel parlementaire, classe et personnel qui confisquent son présent et son avenir, et donc compromettent sa vie et obèrent son destin – rien que ça !

En fait, il apparaît nettement, dans le cadre de l’AO, que ce qui manque à la France, et de façon criante, c’est, d’abord négativement d’être débarrassée des factions, et ensuite positivement de retrouver de vrais partis, autrement dit d’être délivrée du Religieux le plus venimeux pour retrouver le Politique le plus scrupuleux. Car aujourd’hui, en France qu’observe-t-on ?

Il faut ici discerner entre le milieu de l’échiquier et le centre du jeu. Au milieu de l’échiquier, la droite et le centre (ou le ventre, mou chaque fois que possible) ; au centre du jeu, la gauche (ou la « gôche », moche autant que possible). Et l’extrême-droite, demandera-t-on ? Elle ne tient qu’à cette gauche. Comment ?

Au milieu de l’échiquier donc, la droite et le centre pro-Europe, cette Europe de la finance et des lobbies, de la corruption et du ruissellement, de la dérégulation et de la désindustrialisation, bref cette Europe prête à sacrifier sa propre civilisation au dieu Fric en faisant venir tout ce qu’il est possible de matériau humain à exploiter et à pressurer, sans se soucier du déséquilibre démographique ni de la mutation culturelle induite, avec toutes les tensions et les angoisses qui en résultent, pour ne pas dire les conflits et les phobies.

Et donc au centre du jeu, la « gauche ». Mais quelle gauche ?

La gauche : de quoi parle-t-on ?

Si historiquement la gauche naît en 1789, elle a connu depuis lors tant de vicissitudes et de mutations qu’il est devenu très difficile de saisir le phénomène dans son ampleur et sa complexité. Cependant, sans perdre de vue tout ce qui constitue son épaisseur historique et sa profondeur conceptuelle, il apparaît assez facile, dans le cadre de l’AO, de fournir une définition relativement simple du concept ‘gauche’, et comme toujours en opposition avec ce qui constitue « la droite ». Alors que la droite est le Pouvoir, la gauche est l’Autorité ; alors que la droite ne fonctionne que par Injonctions, la gauche ne se base que sur les lois ; alors que la droite s’ancre dans le Religieux, la gauche s’ouvre sur le Politique – bref, alors que la droite sert l’intérêt des Dominants, la gauche a le souci des Dominés. La droite est donc à identifier au Système et la gauche à la République. Par où il apparaît que là où la droite se crispe sur le Même (« Que rien ne change parce que tout dans le Système est bon pour nous, les nantis »), la gauche cultive l’Autre (« Que tout mute afin que tous les citoyens de la République accèdent au progrès »). C’est qu’en fait la droite est le régime qui sert le Désir d’Avoir, de Pouvoir ou de gloire d’un seul ou de quelques-uns, alors que la gauche est le régime qui s’emploie à satisfaire les besoin vitaux de tous (dont la liberté) ; alors que la droite se préoccupe du prestige d’une poignée, la gauche a le souci exclusif de la dignité de chacun. En un mot, alors que la droite est oligarchie/ploutocratie, la gauche est démocratie. Donc, clairement, dans le cadre de l’AO, la gauche seule apparaît pouvoir assurer la vie de la République.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

1. L’Europe et la gauche.

Premier constat évident et même criard : il n’y a pas de gauche dans l’Union européenne puisque derrière le bel écran – en fait le Mythe – des « Droits de l’homme et de l’individu », ou, pire encore, derrière le Mythe de « l’État de droit », se cache (à peine d’ailleurs, en tout cas de moins en moins) le capitalisme le plus débridé, à savoir les intérêts financiers des grands groupes et des grandes banques. Au niveau européen, aucune gauche ne vient contrecarrer la cupidité insatiable ni brider les comportements prédateurs des profiteurs de paix – lesquels n’hésitent pas à devenir des profiteurs de guerre à la première occasion (comme on le voit avec le (ré)armement de l’Europe face à Poutine). La situation est claire : face aux requins de la finance et aux hyènes du profit, les peuples européens ne peuvent compter sur aucune gauche pour défendre leurs intérêts et remédier aux souffrances qui ont nom chômage et déclassement. En l’absence de toute gauche européenne, c’est au seul niveau des Nations qu’une gauche peut se concevoir et s’affirmer – d’où l’idéologie anti-Nations et anti-États que professent les européistes pur jus.

Mais alors, en France ?

2. La France et la gauche.

Dans la France d’aujourd’hui, qui ne cesse pas d’être la France de 1789 mais aussi de 1830 et de 1848, mais aussi la France des Droits de l’homme et de la laïcité, mais aussi la France de la Résistance et de la Sécurité sociale, dans cette France si longtemps lumière du monde, est-ce que les classes populaires défavorisées peuvent compter sur une gauche soucieuse d’elles et de leurs intérêts ?

La situation est malheureusement claire. Il est constant que la gauche d’aujourd’hui n’a que faire des classes populaires : elle ne s’intéresse plus qu’aux minorités – gauche non plus sociale mais sociétale.

D’où vient ? comme on dit dans Marivaux. Pourquoi la dite gauche se désintéresse-t-elle de la majorité, aussi défavorisée soit-elle ?

Pour deux raisons principales : d’abord parce que justement elle est une majorité ; ensuite parce qu’elle ne présente aucun trait victimaire.

La gauche, la vraie, ne saurait l’être qu’en combattant le Pouvoir, donc les Dominants. Mais la gauche actuelle, tant ses repères sociologiques sont brouillés et ses repères philosophiques dévoyés, ou ne faisant plus le départ entre Dominants et Dominés, assimile la majorité à un Dominant. Pourquoi ? D’abord parce qu’elle est autochtone, péché premier, initial, primordial, aussi capital que rédhibitoire ; ensuite parce que, non contente d’être d’ici, elle se permet d’être blanche et de tradition catholique ; enfin parce qu’elle ne laisse pas d’aggraver son cas en étant très largement hétérosexuelle – autant de péchés capitaux et tout aussi rédhibitoires, sans oublier, last but non least, qu’elle n’a toujours pas trouvé le moyen de ne pas hériter de générations honteusement colonialistes, dernière des tares inexpiables. C’est par tous ces traits que, selon la gauche actuelle, cette majorité confirme son statut de Dominant. Or on ne saurait être la gauche si on n’est pas du côté des Dominés. Si bien que la pseudo-gauche, pour avoir malgré tout l’air d’être la gauche en dépit de tous ses reniements historiques, doit trouver d’autres bénéficiaires de son combat. Ayant donc délaissé les déshérités, elle se tourne vers les exclus – ou ceux qu’elle identifie comme tels. C’est ainsi qu’elle s’affiche sur le mode tonitruant au côté des victimes et qu’elle vole magnifiquement au secours de toutes les cibles de la violence politique et sociale, à savoir les communautés qu’elle proclame discriminées voire persécutées : en gros les immigrés, en détail les noirs et les musulmans, de même que les LGBT+++– à quoi on peut adjoindre tout ce qu’on voudra en matière de sous-groupes et de sous-catégories.

C’est au vu de cette situation qu’il est possible de mesurer la gravité du dévoiement pour ne pas dire de la perversion de ce marqueur de la gauche qu’est le principe de défense des Dominés face aux Dominants. En effet, outre que les discriminations dont souffrent les minorités sont en France sinon imaginaires du moins fort exagérées (les lois sont nombreuses qui les répriment), si la gauche les brandit au moyen de toute la panoplie des accusations – racisme, xénophobie, islamophobie, homophobie, transphobie, etc. – et si elle vocifère aussi fort dans ce registre, c’est par pur électoralisme. Il est notable que Jean-Luc Mélenchon, qui sait rarement se mesurer mais qui sait toujours compter, a bien vu, lors des deux dernières présidentielles, que le nombre de voix qui a manqué à sa qualification pour le second tour est (à peu près mais) justement le nombre que constituent celles des minorités. Cynisme parfait, dont il est bien difficile de voir comment et en quoi il pourrait cadrer une seconde avec une éthique de gauche. En effet, le combat qui identifie la gauche est celui qui est à mener contre les violences ou les dominations – contre les Verticales. Mais ces Verticales, il faut les renverser, loin qu’il faille jamais les inverser ! Autrement dit, il faut remplacer la Verticale opposant les Dominants en haut et les Dominés en bas par l’Horizontale d’égalité des citoyens, et certainement pas la garder intacte en se suffisant de la faire pivoter de sorte que les Dominants se retrouvent en bas et les Dominés en position de Dominants. Historiquement, cette inversion de la Verticale s’est appelée, en jargon marxiste, « dictature du prolétariat » : on a vu ce que cette belle trouvaille a donné ! En l’occurrence, les « minorités » que la gauche dit discriminées et persécutées sont propulsées en haut de la Verticale et invitées par ses bons soins à tyranniser de là-haut la minorité autochtone, blanche, catholique, hétérosexuelle, raciste et colonialiste. C’est là aggraver encore la perversion de l’éthique de gauche puisque cette majorité n’a jamais été ni massivement discriminante ni ouvertement persécutrice mais que les minorités ne se font pas faute de l’être chaque fois que l’occasion en est bonne et que, dans cette attitude, la bénédiction ne leur fait jamais défaut d’une gauche repentante et masochiste.

Toutefois, il est bien possible que, pour la gauche, cette perversion ne soit pas suffisante ; en fait il est même patent qu’elle est à la fois trop spectaculaire et trop discutable. Le Comparse qui met en œuvre le Mythe pour dissimuler ses forfaitures n’en fait jamais assez, et c’est même par la surenchère avec lui-même dans cette Mythification qu’il se trahit. La pseudo-gauche doit trouver mieux. Comment peut-elle faire ? Autrement dit, quel nouveau Mythe doit-elle élaborer pour dissimuler au mieux ses reniements politiques et historiques ?

3. La gauche extrême et l’extrême-droite.

Pour bien comprendre, il est bon de revenir sur un des éléments de l’article qui a été consacré il y a quelque temps à la lettre ouverte d’un journaliste de Blast à Michel Onfray. Le premier, à partir de phrases du second, formule contre lui toutes sortes d’accusations. Par exemple, MO écrivant : « Je veux que les hommes soient des hommes et que les femmes soient des femmes », le journaliste décrète : « anti-féminisme ». Il est bien difficile de voir en quoi la déclaration de MO porte atteinte, en rien, à l’égalité hommes-femmes qui se trouve à la base du (vrai) féminisme ; en revanche, il est trop clair que cette déclaration récuse sans le nommer ce mouvement politico-intellectuel qui, selon son mot d’ordre fondamental, la « déconstruction », prétend abolir même les sexes – le wokisme. Or la gauche se trouve ici devant un gros problème, si gros même qu’il est insoluble : comme le wokisme s’en prend même aux corps et qu’en la matière, il va encore plus loin qu’un Mengele en ôtant leur sexe aux humains, c’est-dire étant le pire du Pouvoir ou de l’extrême-droite, le wokisme donc ne peut pas être reconnu ; c’est ainsi qu’il est nié dans son existence, le mot étant décrété une coquille vide ne renvoyant à rien dans la réalité française d’aujourd’hui et ne servant qu’à disqualifier les ennemis politiques. Dès lors, la gauche, ne pouvant reconnaître le wokisme, ne peut le nommer et donc nullement le condamner là où il se manifeste, aussi nombreuses et bruyantes que soient ses manifestations ; il est même possible que, le déni faisant son office jusqu’au bout, elle ne le perçoive plus. En tout état de cause, quant à l’accusation à porter en l’occurrence contre MO, il faut trouver autre chose : comme il est question des femmes dans la phrase, il n’est pas nécessaire d’aller chercher plus loin – anti-féminisme, étant bien entendu que la gauche qui se veut « progressiste » se porte à l’avant du combat contre la domination du sexe masculin sur l’autre, domination du reste incontestable.

C’est à peu près le même phénomène qui s’observe quand la gauche (se) doit de se manifester en tant que gauche et se définir dans sa spécificité à l’intérieur du paysage politique français. Il lui faut se trouver un faire-valoir, et, pour plus d’efficacité, en forme de repoussoir. Comme on ne peut mieux se définir que par son propre contraire – et le Mythe par inversion étant de loin le plus courant parce que le plus commode – elle doit se trouver ou au besoin fabriquer une entité au moyen de laquelle elle (se) prouvera à quel point elle est de gauche en étant tout ce que n’est pas cette entité et en n’étant pas tout ce qu’elle est. Mais qui, mais quoi ? Comme elle a abandonné les classes populaires et que celles-ci ont sanctionné cet abandon en se portant massivement vers le seul parti qui leur semble les défendre, à savoir le RN, le repoussoir est tout trouvé. Mais encore faut-il élaborer le Mythe. Facile ! De même que MO est qualifié d’anti-féministe parce qu’on ne veut pas reconnaître le wokisme qu’il dénonce, le RN est qualifié de fasciste par cette pseudo-gauche qui ne peut pas et ne veut pas avouer ses trahisons notoires. C’est ici la logique du Religieux qui joue à plein : il faut se fabriquer un épouvantail chargé de toutes les défauts, si bien que pour avoir l’air d’être dans la vérité il faut l’accuser de n’être que mensonges, pour avoir d’être vertueux il faut l’accuser d’être scélérat, pour avoir l’air d’être dans le bien et même de l’incarner il faut l’accuser d’être le mal et même de lui donner chair. Autrement dit, pour avoir l’air d’être de gauche, ou pour sembler – bien, vertu et vérité – angélique voire divine, la gauche actuelle se fabrique avec le RN un envers parfait, un contraire absolu, qui est son diable, son démon – son bouc émissaire. C’est par là même que cette gauche trahit ne tendre en rien vers la République mais avoir érigé et entretenir un Système, lequel, n’étant que violence, a besoin de cet exutoire pour ne pas exploser ou imploser à chaque instant. Dans la logique du Religieux le plus compact, elle instaure un monde manichéen dans lequel elle s’arroge bien sûr le côté blanc (comme neige) en rejetant le RN du côté noir (comme suie), tablant sur le fait que sa propre blancheur ne sera jamais aussi éclatante que par ses efforts pour aggraver la noirceur de son faire-valoir.

C’est là ce qui explique l’attitude de cette gauche, à savoir son arrogance et son agressivité, lesquelles se traduisent par l’intolérance et conséquemment par la Haine.

a. La gauche et l’intolérance.

Il est notable que la liberté d’expression, brandie par la pseudo-gauche comme son totem exclusif, ne vaut que pour elle. Dès qu’une opinion lui est défavorable, elle fait jouer aussitôt l’instrument adéquat pour la faire taire : la censure – mais une censure sauvage, exercée par des petits groupes de pression qui, par exemple, vont dans les universités perturber des cours ou qui menacent des chercheurs afin qu’ils ne puissent donner leurs conférences. Par là, cette gauche pratique la police de la pensée (imitée de quel modèle ?) Gauche du délit d’opinion et des procès d’intention, gauche qui par là n’est plus la gauche. Cette pseudo-gauche fonctionne en fait sur un schéma simple : « On est de gauche, donc on ne peut pas se tromper ». Ce qui est à la fois parfaitement niais et dangereusement totalitaire. Tous les ingrédients sont réunis pour faire une gauche à la fois stupide et fascisante – les deux termes apparaissant, grâce à elle, de plus en plus synonymes. Il est en effet ahurissant que cette gauche qui voit du fascisme partout ne le voie justement pas où il est, ou en tout cas, comme avec le wokisme, qu’elle ne veuille pas le voir et qu’elle refuse de le nommer. Se trouve bien sûr invoquée ici la formidable complaisance qu’elle affiche à l’égard de ce qui pourtant menace le plus la République, à savoir l’islamisme, lequel est un fascisme caractérisé. Mais d’une part la pseudo-gauche a besoin des suffrages de la « minorité » musulmane, et d’autre part elle se trouve en coïncidence profonde avec un mouvement ultra-injonctif et une idéologie hyper intolérante qui ne visent à rien de moins que la conquête du monde. C’est en favorisant complaisamment une religion que la pseudo-gauche promeut outrageusement le Religieux – d’où son ambiguïté à l’égard de la laïcité. Il faut ajouter que cet islamo-gauchisme est largement appuyé par une droite et un centre redoutant d’encourir eux-mêmes l’accusation de fascisme que la gauche tient toujours au chaud et prête à servir contre ceux qui ne se sont que ses adversaires mais dont elle fait ses ennemis. Bref, il apparaît dans le cadre de l’AO qu’on ne peut pas faire pire.

b. La gauche et la Haine.

Cette gauche atteint des sommets en la matière. Sa plus belle trouvaille, pour rajouter une couche de mal sur son démon, est la fameux calembour canarenchainesque « R-haine ». Pourtant, en matière de Haine, qui la démontre avec le plus de zèle et de vigueur ? Il faut citer d’abord, après l’entrée de 89 députés RN à l’Assemblée en 2022, l’attitude de certains députés LFI qui, les croisant dans les couloirs du Parlement, se bouchaient le nez. Est-on bien sûr qu’on fait dans le Politique quand on donne à sa Haine la forme de « Casse-toi, tu pues ! » ? Ajoutons dans le même ordre d’idée l’intimidation physique exercée par certains députés de gauche à l’égard de trois journalistes stigmatisés en tant que situés à l’extrême-droite, intimidation telle qu’il a été nécessaire de les exfiltrer. Incidents qui conduisent à considérer la fameuse politique du « cordon sanitaire » : cette gauche, qui déploie tant d’ardeur contre toute exclusion, apparemment aveuglée par sa Haine contre les élus du RN, ne voit plus qu’elle pratique elle-même une exclusion massive puisqu’elle rejette du cercle politique rien de moins qu’onze millions d’électeurs. Mais ce n’est pas encore assez. Après les européennes de juin 2024, devant le succès éclatant du RN, un rappeur a hâtivement composé un morceau dans lequel il appelait à violer Marine Le Pen et Marion Maréchal de même que la mère de Jordan Bardella, et texte dans lequel, à propos de ces trois femmes, il faisait rimer « putes » avec « chiennes en rut », rime dite suffisante que chacun appréciera. A-t-on entendu une personnalité de la gauche désavouer cette infamie, même parmi les féministes ? Mieux encore dans les débordements de Haine ! À la disparition de Jean-Marie Le Pen, des groupes, aussi minuscules qu’on voudra, ont littéralement dansé sur sa tombe, en clamant leur joie, et ont même scandé : « Marine, maintenant, c’est ton tour ! » Or non seulement aucune personnalité de gauche ne s’est démarquée de cette ignominie mais madame Mathilde Panot n’a vu aucun inconvénient à déclarer, usant de la formule qui traîne beaucoup dans les rangs de son parti : « Moi, ça ne me choque pas. » Où est passée cette valeur cardinale qu’est le respect ? Enfin, il est impossible, sur le chapitre de la Haine, de ne pas évoquer cette cerise sur le gâteau qu’est le chef de cette gauche, son leader ou lider maximo, son gourou ou son Staline hexagonal : Jean-Luc Mélanchon. À propos de cet homme politique qui sacrifie la France à son Désir de Pouvoir, quant à cet admirateur de l’incarnation de la haine froide qu’était Robespierre, se souvient-on de la haine bouillante voire bouillonnante avec laquelle il avait aboyé, à la figure d’un des agents venus perquisitionner le siège de son parti : « La République, c’est moi ! » Et d’une façon générale, peut-on, dans toute la gauche et même dans toute la classe politique, entendre un ton plus saturé et voir un masque plus dégouttant de Haine que ce que nous offre JLM ?

Est-ce que par autant d’indignité cette gauche peut encore se prétendre la gauche ?

4. La gauche et le Scandale.

L’AO a forgé le concept de ‘Scandale’, distinguant ainsi entre scandaleux et scandalisant. Le Scandale désigne le statut ontologique du Dominant qui subjugue les Dominés jusqu’à la terreur paralysée : cette gauche apparaît scandaleuse parce que totalement scandalisée par son chef. Sans doute objectera-t-on que JLM est chef de LFI et que ce parti n’est pas toute la gauche. Mais qu’y a-t-il d’autre ? Le PS ? Pâleur chlorotique. Le PC ? Résiduel. Le parti écologiste ? Khmers verts et féministes sélectives. À quoi il faut ajouter que le chef calamiteux de ce parti désastreux tétanise de même aussi bien la droite que le centre, lesquels doivent faire également dans le cordon sanitaire ou pire dans le « barrage républicain » pour échapper aux imprécations et aux condamnations de la gauche. Ainsi se confirme que la politique française est totalement dominée par le parti qui occupe le centre du jeu, une gauche qui n’a que le RN pour prouver qu’elle en est une et d’autres formations qui n’ont qu’elle pour régler leur montre et trouver le nord de leur boussole.

Entre une Marine le Pen qui a scié la branche sur laquelle elle était assise pour geindre maintenant d’avoir chu le cul dans la sciure et une gauche qui pratique le même sport bucheron et interdit sur le mode terroriste qu’on lui foute jamais le nez dans sa merde, ou entre une extrême-droite dont la dirigeante a trahi elle-même ses propres électeurs et une gauche qui fait tout pour jeter les classes populaires dans les bras du RN pour désigner ensuite celui-ci comme le dernier avatar de la bête immonde, il apparaît que la France ne compte plus aucun parti de gauche digne de ce nom et que les Français les plus éprouvés par la mondialisation heureuse, l’européisme béat et la diversité providentielle, ne peuvent plus compter sur un vrai parti de gauche pour venir à leur secours. À cette gauche, après que Mitterand a porté le coup mortel en 1983, JLM assène aujourd’hui le coup de grâce – non sans que François Hollande dans l’intervalle lui ait infligé un coup de trop à savoir un coup de mou…

Qui, mais qui pour (re)fonder une vraie gauche ?

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